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La pénurie de la main-d’œuvre est une nouvelle tendance à Montréal

La prospérité au niveau du marché d’emploi à Montréal est confrontée à une nouvelle menace provenant de certaines sources incertaines. Alors que le reste du Canada et le monde en général souffrent du manque d’emploi, Montréal en a beaucoup, mais il n’y pas des candidats afin de pouvoir combler les postes d’emploi permanent ou temporaire à Montréal. La catégorie la plus touchée est celle des petites et moyennes entreprises, qui représentent malheureusement la moitié de l’activité de l’économie canadienne. Autrement dit, nous pouvons en déduire que la moitié des emplois à Montréal ne trouvent pas les bons travailleurs. Les agences de recrutement d’employés permanents à Montréal tentent de trouver des candidats, mais le taux de leur réussite dans cette opération demeure très bas.

L’origine du problème

Il est regrettable de noter que le taux d’inoccupation des postes d’emploi au Québec a presque doublé depuis 2004, passant de 2% à 3,9%, ce qui la classe comme la province la plus touchée par la pénurie de main-d’œuvre au niveau de l’ensemble du pays. Il existe une panoplie de facteurs de base qui sont à l’origine de la pénurie de la main-d’œuvre à Montréal, auxquels même les agences d’emploi temporaire ne peuvent pas faire face.

La principale raison avancée par la plupart des experts est que le véritable problème n’est pas de trouver des employés permanents ou temporaires à Montréal ou au Québec pour pourvoir combler les postes vacants, mais par contre, le problème réside dans les niveaux des salaires proposés. Il y a eu une forme d’exode de la main-d’œuvre du Québec vers d’autres provinces où l’on pense que les taux des salaires sont légèrement plus élevés. Les employés sont toujours en quête de conditions meilleures et, si rien n’a été fait au niveau des taux des salaires, la pénurie de main-d’œuvre continuera de sévir à Montréal.

Cependant, l’idée selon laquelle, les emplois les plus touchés sont les sous-rémunérés, peut ne pas être tout à fait vraie. Des experts d’agences d’emploi temporaire et permanent à Montréal affirment qu’ils ne reçoivent aucune candidature, même dans les cas où le salaire n’est pas indiqué dans les annonces de recrutement. La plupart de ces emplois rémunèrent mieux et au-dessus du salaire minimum et par conséquent, le problème n’est sûrement pas relatif au niveau de la rémunération.

Le nombre de personnes âgées partant à la retraite est plus élevé que celui des jeunes entrant sur le marché du travail

Pour certaines personnes, la pénurie de la main-d’œuvre à Montréal est considérée comme un phénomène temporaire, mais les experts préviennent que cela pourrait ne pas être le cas. En fait, il est évident que le nombre de personnes âgées qui prennent leur retraite est supérieur au nombre de jeunes qui entrent sur le marché du travail. Une telle dynamique déséquilibrée risque de provoquer une pénurie des travailleurs, car l’ancienne génération des employés laissera de nombreux postes que les jeunes candidats seront incapables de pourvoir. Cela incite les employeurs et les entreprises à envisager des perspectives plus larges afin de résoudre le problème, car l’adoption des approches à court terme, comme le recrutement des travailleurs à court terme auprès d’une agence d’emploi temporaire à Montréal, ne sera pas efficace.

Le problème peut encore être aggravé par le fait que la plupart des actuels demandeurs d’emploi sont largement informés et prêts à effectuer une analyse profonde de l’entreprise et ce, avant de décider de soumettre leur candidature. Comme il a été déjà noté, les entreprises les plus touchées sont des petites et moyennes entreprises, un bon nombre de candidats potentiels éviteront par conséquent, de déposer leurs candidatures au niveau des entreprises les plus petites, à moins que les entreprises trouvent des éléments créatifs leur permettant de se positionner en tant qu’employeur digne de ces candidats.

Est-ce que l’immigration peut constituer une solution ?

Pendant que les Canadiens fuient actuellement Montréal pour des conditions meilleures et que certains d’entre-eux quittent le pays pour trouver du travail ailleurs, conviendrait-il de faire appel à des travailleurs étrangers pour occuper les postes disponibles ? C’est une alternative probable, mais les experts divergent quant à savoir si c’est la meilleure solution à la crise actuelle !

Il est fréquent que les entreprises fassent maintenant appel à des travailleurs originaires d’autres pays, tels que le Mexique et l’Afrique, pour pourvoir occuper certains postes disponibles à Montréal. En fait, ce qui rend l’immigration comme option attrayante, c’est que de nombreuses personnes, particulièrement celles des pays en voie de développement et des pays du tiers monde, trouvent le Canada si attrayant et les taux de rémunération sont relativement bons par rapport à ce qu’ils obtiennent dans leur pays d’origine.

Il va sans dire que les conditions du travail au Canada sont plus conviviales et offrent une grande stabilité en matière d’emploi par rapport à ce que l’on trouve en Argentine ou au Mexique. Ainsi, la plupart des immigrants disposent de beaucoup d’opportunités dans les secteurs de l’alimentation et de la restauration et également dans le secteur de l’industrie et de la logistique, dont la majorité des canadiens n’apprécient pas.

Les solutions que les entreprises devraient envisager

Comme la pénurie de la main-d’œuvre à Montréal n’est pas un phénomène temporaire et ne peut être résolu par l’intervention d’aucune agence d’emploi temporaire à Montréal, des solutions plus larges doivent être envisagées, et voici certaines recommandations formulées par les plus grands experts du secteur du travail à ce sujet :

Promouvoir l’image de marque de l’entreprise – il est dommage de noter que moins de 33% des entreprises montréalaises travaillent sur leur image de marque au niveau de certains emplacements tels que les réseaux sociaux. Si les candidats potentiels ne trouvent aucune bonne raison de venir travailler chez vous, c’est parce qu’ils n’ont jamais entendu parler de votre entreprise ou parce qu’ils ont une image complètement fausse de votre société, ce qui vous forcera par conséquent, à faire face à la pénurie de la main-d’œuvre un peu plus longtemps.

Réviser les politiques de rémunération – la rémunération est un facteur important lorsque les candidats décident de la structure vers laquelle, ils envoient leurs candidatures. Si votre politique de rémunération n’a jamais été révisée depuis des décennies, cela signifie que vous n’êtes pas prêt pour accueillir les jeunes qui rejoignent le marché du travail. Changer la politique de rémunération ne signifie pas que vous augmenteriez les salaires, mais vous pouvez envisager d’instituer des mesures incitatives qui amélioreront les conditions des employés et leur donneront l’impression qu’ils sont bien rémunérés contre leurs efforts.

Aligner la formation avec les besoins du marché du travail – il faut également déployer beaucoup d’efforts en ce qui concerne le système éducatif et ses relations avec le marché du travail. Le marché du travail a considérablement évolué, mais le système éducatif n’a évolué que légèrement. Cela signifie qu’il y a une grande discordance entre les deux systèmes et que la plupart des lauréats qui s’ajoutent à la population active ne sont peut-être pas prêts à occuper les postes disponibles.

En effet, il est temps que les cours offerts dans les secteurs les plus touchés par la pénurie, à savoir la vente, la production et le transport, ne soient plus ignorés et il serait pertinent de développer des programmes pour promouvoir les cours de ces domaines et ce, dès le lycée afin que les élèves puissent commencer à s’y intéresser suffisamment tôt.